Faites-vous partie de celles et ceux qui emploient souvent, voire très souvent cet adverbe ?
Pourquoi doit-on chercher à identifier à quel moment on l’utilise ?
Etant un observateur attentionné de ce que les gens disent, nombre de fois je me suis aperçu que beaucoup de personnes employaient cet adverbe.
Comme par exemple, le lundi matin quand on arrive au travail et que l’on demande à nos collègues comment ça va. Très souvent, la réponse est :
- Vivement ce week-end, ou vivement vendredi,
- Vivement ce soir qu’on se couche.
Peut-être avez-vous également observé ce type de réponse ?
Ou aussi, au cours d’échanges avec des amis, de la famille, des collègues, disant des phrases comme
- Vivement les vacances,
- Vivement la retraite, etc…
Derrière ces réponses, on apprend beaucoup sur la vie des personnes; ce décalage entre vie réelle et plaisir espéré d’un futur plus ou moins proche. Sans pour cela, bien sûr, être certain que ce futur sera réellement mieux que le moment où ils le disent.
Qu’y a-t-il à comprendre derrière l’utilisation de ce vivement ?
Cela nous donne une indication de la vie vécue par ces personnes, une vie que l’on peut qualifier de non épanouissante, avec un travail plus ou moins passionnant. On peut dire sans prendre un grand risque, un travail « alimentaire ».
C’est ce que j’appelle une vie subie plutôt que désirée.
Et c’est ce qui justifie cet espoir dans un futur espéré qui serait plus réjouissant, sans pour autant qu’il le soit réellement.
J’appelle, cela, la capacité créatrice et réconfortante de ce que l’être humain est en mesure de créer.
Regardons maintenant d’un peu plus près l’impact réel d’une vie abondée de vivement.
Prenons l’exemple d’une personne que j’appellerai Joe, qui dit vivement ce week-end. En répondant cela, on peut penser que le niveau de plaisir dans son travail n’est pas proche du 100 %.
Admettons qu’il se plaise moyennement dans son travail, soit 50 %, c’est-à-dire 2,5 jours de travail subis par semaine.
Et imaginons que 100% de ces week-ends sont formidables, même si dans la vraie vie il est difficile d’être à 100% de week-end top.
Calculons maintenant sur une année le nombre de jours impactés par ce non-plaisir.
Nous avons 52 semaines dans une année, 5 semaines de congés payés et 10 jours fériés, soit un total de 225 jours travaillés.
Sur ces 225 jours de travail, il y en a 50% de subis soit 112 jours.
Cette personne a 112 jours/an de perdus, en plaisir de vie joyeuse, épanouie.
Poursuivons cet exemple à l’échelle d’une vie, si notre exemple utilise « vivement la retraite »
Imaginons que Joe a 40 ans. On peut dire qu’avant 40 ans peu de personnes disent vivement la retraite. Tout en sachant qu’il est imaginable que cette personne s’ennuie dans son travail depuis un bon moment déjà.
Joe doit encore travailler 24 ans avant de prendre sa retraite.
112 jours x 24 ans = 2 688 jours soit un peu plus de 7 années de perdues.
Et cet exemple est une simple illustration pour vous sensibiliser du temps perdu à vivre une vie qui ne convient pas, une vie subie avec l’espoir de jours meilleurs dans les week-ends, les vacances, les soirées entre amis et la retraite.
Mais tout cela est purement hypothétique, car rien n’est certain de se produire ainsi, l’érosion du temps fait son œuvre et vous comprenez bien que si on n’est pas pleinement satisfait de son travail ou de sa vie en général, le temps ne va pas arranger les choses.
Les émotions négatives vont faire leurs travails de sape et vont emmener Joe vers la tristesse, la mélancolie, les regrets, pour ne pas parler d’émotions plus négatives comme la colère, la jalousie, la peur de la maladie ou toutes autres émotions très impactantes.
Imaginez maintenant que Joe s’ennuie réellement dans son travail, les 7 années se transforment en 14 années.
Vous comprenez maintenant que derrière un simple mot, il y a beaucoup d’informations révélatrices de qui l’on est, de ce que l’on vit et bien plus encore.
Et vous, cela vous arrive-t-il d’utiliser le vivement ?
Si oui, dans quel contexte cela se présente-t-il ?
Quels enseignements en tirez-vous ?